La gendarmerie nationale forme ses enquêteurs dans de nombreux domaines: la délinquance économique et financière, les atteintes à l’environnement et à la santé publique, l’analyse criminelle, etc.
Depuis 2001, après une première phase expérimentale, son centre national de formation de la police judiciaire (CNFPJ à Fontainebleau) accueille des stagiaires dans le domaine de la lutte contre la cybercriminalité: les enquêteurs « NTECH » ou « enquêteurs en technologies numériques ».
Progressivement cette formation s’est enrichie et en 2005 un partenariat fut noué avec l’université de technologie de Troyes, avec la création d’un diplôme d’université et la réalisation d’une partie des cours à Troyes. D’autres partenariats existent déjà, par exemple avec l’université de Strasbourg pour la formation en délinquance économique et financière. Le partenariat avec l’UTT permet d’ores et déjà aux gendarmes NTECH les plus expérimentés d’accéder au Master SSI de cette université.
Dans le même temps, des projets successifs, financés par l’Union européenne, ont permis (toujours depuis 2001) aux services spécialisés des différents états membres de l’Union Européenne d’échanger sur des bonnes pratiques en matière de formation à la lutte contre la cybercriminalité. La gendarmerie nationale a participé à ces travaux depuis le début. Ils ont permis de développer ensemble des modules de formation (comme celui sur l’analyse forensique des systèmes vivants que j’évoquais en 2009). Ils ont aussi conduit à définir ensemble une stratégie visant à développer les partenariats académiques pour ces formations et ainsi les enrichir et les consolider. Ce travail collectif se poursuit depuis 2007 dans le cadre de l’European cybercrime training and education group (site Web en cours de développement).
Ce travail commun a permis à la gendarmerie nationale et à l’UTT de construire aujourd’hui ensemble une véritable formation diplômante, reconnue depuis cette année par le Ministère de l’Education Nationale, la licence professionnelle d’Enquêteur en technologies numériques. Ainsi, chaque année dorénavant, la vingtaine de stagiaires qui finalisent avec succès l’ensemble des modules théoriques et pratiques recevront une licence professionnelle. Les premiers concernés feront leur rentrée le 17 janvier prochain à Fontainebleau et poursuivront leur année de formation en alternant les séjours à l’UTT avec ceux réalisés au CNFPJ, des modules de formation à distance, les travaux pratiques dans leurs unités et pour finir la rédaction d’un mémoire.