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Lancement du projet 2CENTRE

Mardi 31 mai, se tenait le lancement du projet 2CENTRE visant à la création d’un réseau de centres d’excellence pour la formation et la recherche contre la cybercriminalité. L’événement s’est déroulé en duplex entre Paris et Dublin où avait lieu une conférence organisée par nos partenaires irlandais de l’UCD.

La naissance du projet

Le projet a germé voilà trois ans déjà, et sa première étape fut un rapport rédigé par Nigel Jones et Cormac Callanan à partir des contributions des différentes partenaires potentiels (télécharger le PDF ici). Il s’agissait de donner une dimension opérationnelle aux travaux menés par le groupe de travail européen sur la formation en cybercriminalité (ECTEG), c’est-à-dire des espaces où pourraient effectivement se développer et être délivrées les formations pensées à l’ECTEG, dans un esprit de partage et aussi avec le souci de ne pas former uniquement les services de police mais aussi l’ensemble de nos partenaires. Le projet qui comporte bien évidemment une dimension de recherche scientifique pour soutenir la formation a pour ambition d’associer à chaque fois l’ensemble des parties intéressées autour d’un partenariat fort: universités/établissements d’enseignement, services de police, industriels concernés.

La première étape

La première étape a consisté, avec le support de la Commission Européenne, à identifier les premiers pays où la création de tels centres était possible rapidement et d’initier une structure permettant de les mettre en réseau.

En France, nous avons rassemblé au cours de deux réunions, l’ensemble des partenaires potentiels, auxquels le projet a été expliqué et une première équipe a été constituée pour présenter un dossier en vue d’un financement européen.

Ainsi, dans un premier temps, la France et l’Irlande se sont associées pour profiter de la dynamique qui y préexiste. C’est le projet que nous lancions mardi et qui comporte trois composantes principales:

Dès le mois de janvier 2010 nous recevions le feu vert du programme ISEC (Prévention du crime et lutte contre la criminalité) de la Commission Européenne.
Dans un temps très proche, la Belgique a initié un projet frère le B-CCENTRE dont le lancement s’est tenu la semaine dernière et l’Estonie ne devrait pas tarder à suivre, comme de nombreux autres projets qui commencent à émerger en Europe et peut-être dans d’autres régions du Monde.

Le contenu du projet de centre français

Le projet de centre français rassemble déjà de nombreux partenaires: l’université de technologie de Troyes, l’université de Montpellier, la gendarmerie et la police nationales, les sociétés Thalès et Microsoft France. Orange France soutient financièrement l’initiative.

La première activité consistera, autour de ce premier noyau, à créer concrètement le centre français. Sa particularité est qu’il s’agira de mettre en réseau l’ensemble des parties prenantes qui partagent avec nous le même objectif de contribuer à la lutte contre la cybercriminalité par la recherche et la formation. Donc seront amenés à nous rejoindre, au cours des prochains mois d’autres partenaires académiques, industriels et services d’enquête spécialisés.

Deux séries d’activités concrètes couvrent ensuite les aspects de formation et de recherche:

  • une formation en ligne pour les premiers intervenants: il s’agit d’offrir un module d’initiation à la cybercriminalité aux policiers et gendarmes, notamment ceux qui accueillent le public et donc reçoivent les premières plaintes et mènent les premiers actes d’investigation;
  • un module de formation en ligne sur l’analyse des systèmes Windows 7 pour les enquêteurs: au-delà de ce premier projet il s’agit de tester en grandeur réelle ce type d’outil de formation permettant la mise à jour des compétences des enquêteurs spécialisés;
  • l’amélioration et la formalisation des enseignements existant pour les enquêteurs spécialisés: l’objectif est de consolider les formations existantes et éventuellement de partager certains de ces modules clés en mains avec des pays partenaires;
  • un projet de recherche sur la détection distribuée d’intrusions sur les réseaux;
  • une étude sur les besoins en formation, notamment pour identifier les besoins des entreprises (petites et grandes) et en particulier les acteurs qui sont en premier en contact avec les services d’enquête spécialisés (prestataires Internet, fournisseurs d’accès, opérateurs), qu’il s’agisse de proposer des cahiers des charges pour la formation continue ou d’inciter les formations existantes (notamment d’ingénieurs en informatique ou en sécurité des systèmes d’information) à inclure des modules sur l’investigation numérique et le lien avec l’enquête judiciaire;
  • l’animation d’une communauté francophone pour le développement d’outils d’analyse forensique (au départ autour des systèmes de fichiers), avec la volonté de contribuer activement à l’opensource dans ce domaine;
  • la création d’outils de sensibilisation pour les petites entreprises;
  • l’évaluation de modules de formation européens préexistants (certains modules déjà développés, notamment dans le cadre d’ECTEG, doivent être évalués selon des standards académiques).
Bien entendu, ce n’est qu’une première étape et d’autres projets verront le jour. Ils recevront l’appui du centre français, et seront initiés par ses membres actuels ou par de futurs partenaires.
***
Rendez-vous donc dans les mois qui viennent pour les premiers résultats de ce projet et un grand merci à l’ensemble de ceux qui y contribuent déjà ou par avance à ceux qui nous soutiendront dans le futur.
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Ouverture de la licence professionnelle NTECH

La gendarmerie nationale forme ses enquêteurs dans de nombreux domaines: la délinquance économique et financière, les atteintes à l’environnement et à la santé publique, l’analyse criminelle, etc.

Depuis 2001, après une première phase expérimentale, son centre national de formation de la police judiciaire (CNFPJ à Fontainebleau) accueille des stagiaires dans le domaine de la lutte contre la cybercriminalité: les enquêteurs « NTECH » ou « enquêteurs en technologies numériques ».

Progressivement cette formation s’est enrichie et en 2005 un partenariat fut noué avec l’université de technologie de Troyes, avec la création d’un diplôme d’université et la réalisation d’une partie des cours à Troyes. D’autres partenariats existent déjà, par exemple avec l’université de Strasbourg pour la formation en délinquance économique et financière. Le partenariat avec l’UTT permet d’ores et déjà aux gendarmes NTECH les plus expérimentés d’accéder au Master SSI de cette université.

Dans le même temps, des projets successifs, financés par l’Union européenne, ont permis (toujours depuis 2001) aux services spécialisés des différents états membres de l’Union Européenne d’échanger sur des bonnes pratiques en matière de formation à la lutte contre la cybercriminalité. La gendarmerie nationale a participé à ces travaux depuis le début. Ils ont permis de développer ensemble des modules de formation (comme celui sur l’analyse forensique des systèmes vivants que j’évoquais en 2009). Ils ont aussi conduit à définir ensemble une stratégie visant à développer les partenariats académiques pour ces formations et ainsi les enrichir et les consolider. Ce travail collectif se poursuit depuis 2007 dans le cadre de l’European cybercrime training and education group (site Web en cours de développement).

Ce travail commun a permis à la gendarmerie nationale et à l’UTT de construire aujourd’hui ensemble une véritable formation diplômante, reconnue depuis cette année par le Ministère de l’Education Nationale, la licence professionnelle d’Enquêteur en technologies numériques. Ainsi, chaque année dorénavant, la vingtaine de stagiaires qui finalisent avec succès l’ensemble des modules théoriques et pratiques recevront une licence professionnelle. Les premiers concernés feront leur rentrée le 17 janvier prochain à Fontainebleau et poursuivront leur année de formation en alternant les séjours à l’UTT avec ceux réalisés au CNFPJ, des modules de formation à distance, les travaux pratiques dans leurs unités et pour finir la rédaction d’un mémoire.