Prévention

Un exemple particulièrement naïf de mail de phishing

Je reçois à l’instant ce message de “phishing” manifeste, et je ne résiste pas au plaisir de le partager et d’en profiter pour parler de ce sujet:

From: "Webmail User Upgrading" <info@mail.com>
Reply-To: webmaster.102@hotmail.com
Subject: Email Upgrade Maintenence.
Date: Thu, 14 Jul 2011 17:22:15 +0630
Message-Id: <20110714105215.M8209@mail.com>
X-Mailer: OpenWebMail 2.53
X-OriginatingIP: 82.128.XXX.XXX (c-tides)
MIME-Version: 1.0
Content-Type: text/plain;
	charset=iso-8859-1
To: undisclosed-recipients:;
X-Spam-Check: DONE|U 0.5/N

Attn: Email Users,

Due to numerous complaints on ongoing recent spam activities on your account,
vital maintainance will be conducted on our Email servers.

To confirm and to keep your Email account active,a confirmation for ownership
must be provided. Confirm the informations below.Failure to do this might
cause a permanent deactivation of your Email Webmail account from our server.

Username : ..................
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Password : ..................
confirm password:............
Date of Birth :..............
Future Password :............
Telephone Number:...........

Your account shall remain active after you have successfully confirmed your
above requested informations. We apologize for any inconveniences caused as a
result of this notification. We thank you for your prompt attention to this
notification.

Email Technical Support

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Je n’ai pas copié tous les en-têtes et j’ai masqué l’adresse IP d’origine. Le principe en est assez basique:

  • le message est écrit de façon générique, de façon à ressembler pour n’importe quel lecteur trop rapide à un message semblant provenir de son fournisseur de webmail. Notamment, aucune marque n’est utilisée, même si l’adresse de retour est en hotmail.
  • la tonalité du message est alarmiste, c’est une catégorie typique de message de phishing: si jamais vous ne répondez pas rapidement, votre service cessera de fonctionner. C’est un des ressorts de l’escroquerie qui cherche à créer un état particulier dans l’esprit de la victime.
  • les réponses demandées sont assez classiques: login, mot de passe, futur (!) mot de passe, date de naissance, numéro de téléphone. L’objectif est clairement ici d’obtenir accès à des webmails, ce qui permet à la fois de collecter des informations personnelles déjà stockées (des mots de passe reçus par mail par exemple), de procéder à mises à jour de comptes sur d’autres services, obtenir des listes de contacts, renvoyer depuis cette adresse des courriels, etc.
  • le système de gestion de messagerie utilisé est OpenWebMail, installé sur le serveur d’une université Indienne, depuis une adresse IP qui se serait identifiée auprès du serveur comme le club d’entrepreneuriat de l’université.

Aucun prestataire et notamment pas un prestataire de courrier électronique Web ne vous demandera de confirmer votre login et mot de passe par courriel. Lorsque vous lisez et répondez à un message douteux, regardez à la fois l’émetteur du message (le champ From: ici ou De: dans votre logiciel de messagerie) et si vous êtes amenés à répondre, attention à l’adresse de réponse qui vous est proposée (le champ Reply-to: viendra compléter l’adresse de destination automatiquement). La langue enfin: il n’y a aucune raison qu’un prestataire français vous écrive en anglais.

Cet exemple était caricatural, mais je suis convaincu que malheureusement certains tombent dans le panneau. Alors attention aux messages que vous recevez, relisez toujours deux fois un message qui semble important, et n’envoyez jamais votre mot de passe en réponse à un tel message !

Lancement du projet 2CENTRE

Mardi 31 mai, se tenait le lancement du projet 2CENTRE visant à la création d’un réseau de centres d’excellence pour la formation et la recherche contre la cybercriminalité. L’événement s’est déroulé en duplex entre Paris et Dublin où avait lieu une conférence organisée par nos partenaires irlandais de l’UCD.

La naissance du projet

Le projet a germé voilà trois ans déjà, et sa première étape fut un rapport rédigé par Nigel Jones et Cormac Callanan à partir des contributions des différentes partenaires potentiels (télécharger le PDF ici). Il s’agissait de donner une dimension opérationnelle aux travaux menés par le groupe de travail européen sur la formation en cybercriminalité (ECTEG), c’est-à-dire des espaces où pourraient effectivement se développer et être délivrées les formations pensées à l’ECTEG, dans un esprit de partage et aussi avec le souci de ne pas former uniquement les services de police mais aussi l’ensemble de nos partenaires. Le projet qui comporte bien évidemment une dimension de recherche scientifique pour soutenir la formation a pour ambition d’associer à chaque fois l’ensemble des parties intéressées autour d’un partenariat fort: universités/établissements d’enseignement, services de police, industriels concernés.

La première étape

La première étape a consisté, avec le support de la Commission Européenne, à identifier les premiers pays où la création de tels centres était possible rapidement et d’initier une structure permettant de les mettre en réseau.

En France, nous avons rassemblé au cours de deux réunions, l’ensemble des partenaires potentiels, auxquels le projet a été expliqué et une première équipe a été constituée pour présenter un dossier en vue d’un financement européen.

Ainsi, dans un premier temps, la France et l’Irlande se sont associées pour profiter de la dynamique qui y préexiste. C’est le projet que nous lancions mardi et qui comporte trois composantes principales:

Dès le mois de janvier 2010 nous recevions le feu vert du programme ISEC (Prévention du crime et lutte contre la criminalité) de la Commission Européenne.
Dans un temps très proche, la Belgique a initié un projet frère le B-CCENTRE dont le lancement s’est tenu la semaine dernière et l’Estonie ne devrait pas tarder à suivre, comme de nombreux autres projets qui commencent à émerger en Europe et peut-être dans d’autres régions du Monde.

Le contenu du projet de centre français

Le projet de centre français rassemble déjà de nombreux partenaires: l’université de technologie de Troyes, l’université de Montpellier, la gendarmerie et la police nationales, les sociétés Thalès et Microsoft France. Orange France soutient financièrement l’initiative.

La première activité consistera, autour de ce premier noyau, à créer concrètement le centre français. Sa particularité est qu’il s’agira de mettre en réseau l’ensemble des parties prenantes qui partagent avec nous le même objectif de contribuer à la lutte contre la cybercriminalité par la recherche et la formation. Donc seront amenés à nous rejoindre, au cours des prochains mois d’autres partenaires académiques, industriels et services d’enquête spécialisés.

Deux séries d’activités concrètes couvrent ensuite les aspects de formation et de recherche:

  • une formation en ligne pour les premiers intervenants: il s’agit d’offrir un module d’initiation à la cybercriminalité aux policiers et gendarmes, notamment ceux qui accueillent le public et donc reçoivent les premières plaintes et mènent les premiers actes d’investigation;
  • un module de formation en ligne sur l’analyse des systèmes Windows 7 pour les enquêteurs: au-delà de ce premier projet il s’agit de tester en grandeur réelle ce type d’outil de formation permettant la mise à jour des compétences des enquêteurs spécialisés;
  • l’amélioration et la formalisation des enseignements existant pour les enquêteurs spécialisés: l’objectif est de consolider les formations existantes et éventuellement de partager certains de ces modules clés en mains avec des pays partenaires;
  • un projet de recherche sur la détection distribuée d’intrusions sur les réseaux;
  • une étude sur les besoins en formation, notamment pour identifier les besoins des entreprises (petites et grandes) et en particulier les acteurs qui sont en premier en contact avec les services d’enquête spécialisés (prestataires Internet, fournisseurs d’accès, opérateurs), qu’il s’agisse de proposer des cahiers des charges pour la formation continue ou d’inciter les formations existantes (notamment d’ingénieurs en informatique ou en sécurité des systèmes d’information) à inclure des modules sur l’investigation numérique et le lien avec l’enquête judiciaire;
  • l’animation d’une communauté francophone pour le développement d’outils d’analyse forensique (au départ autour des systèmes de fichiers), avec la volonté de contribuer activement à l’opensource dans ce domaine;
  • la création d’outils de sensibilisation pour les petites entreprises;
  • l’évaluation de modules de formation européens préexistants (certains modules déjà développés, notamment dans le cadre d’ECTEG, doivent être évalués selon des standards académiques).
Bien entendu, ce n’est qu’une première étape et d’autres projets verront le jour. Ils recevront l’appui du centre français, et seront initiés par ses membres actuels ou par de futurs partenaires.
***
Rendez-vous donc dans les mois qui viennent pour les premiers résultats de ce projet et un grand merci à l’ensemble de ceux qui y contribuent déjà ou par avance à ceux qui nous soutiendront dans le futur.
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Le Netcode pour les ados

Action Innocence lance aujourd’hui le Netcode. Ce nouvel outil de prévention décline une dizaine de règles de bonne conduite sur le Net à destination des ados sous forme des saynètes dessinées divertissantes et parlantes :

Je m’oppose aux agressions, je ne les filme pas, je ne fais pas circuler d’images violentes ou humiliantes.

ou encore:

Si j’accepte un rendez-vous, j’y vais accompagné(e).

Pour télécharger la plaquette, rendez-vous sur le site de l’association.