Il semble y avoir une tendance à défendre les activités criminelles actuellement. Je lisais par exemple aujourd’hui un article sur l’affaire « Samourai Wallet » dont les deux responsables ont été condamnés récemment à des peines de prison.
L’article nous explique l’argumentaire des deux personnes condamnées: ils n’ont fait que développer un logiciel de mixage… Mais c’est loin d’être vrai. Au passage on rappellera qu’ils ont été condamnés à une saisie des gains issus de leur activité que les autorités ont pu associer à des fonds d’origine illégale (plus de 6 millions de dollars de frais encaissés). En effet, leur logiciel « gratuit » était massivement utilisé pour camoufler les transactions (la fonction « Whirlpool »).
Car ce n’est pas juste un logiciel qui tourne du côté de l’utilisateur qui permet de faire le mixage (donc rendre plus difficile la traçabilité), mais l’utilisation d’un « pool » (un groupe d’utilisateurs) pour mélanger les différentes transactions en plus petits morceaux. Et au passage l’entreprise Samourai Wallet collectait systématiquement des frais. En opérant cette infrastructure (indispensable pour utiliser le logiciel) et en collectant des frais à chaque transaction mixée, ils avaient bien un rôle actif et fructueux.
Les documents d’accusation de 2024 contiennent des éléments de contexte intéressants. Je vous joins quelques copies d’écran de messages où les responsables de la société se félicitaient d’accueillir les oligarques russes après l’invasion du territoire ukrainien et les sanctions internationales:
… ou encore défiaient les autorités policières suite à leur mise en cause dans une publication d’Europol.
Enfin, la société Samourai Wallet ne se contentait pas de publier un logiciel opensource, mais ils opéraient un service financier à titre lucratif et n’étaient pas déclarés comme « Money Service Business ». Leur intention n’était donc apparemment pas de respecter la loi.


