Aujourd’hui, une nouvelle page se tourne pour moi. Je quitte une équipe que j’ai aimé commander pour endosser un nouveau rôle. J’ai en effet été nommé comme Conseiller dans l’équipe qui entoure le Préfet en charge de la lutte contre les cybermenaces au Ministère de l’intérieur. Ce billet aura certainement une tonalité un peu personnelle, car j’éprouve une certaine émotion à tourner cette page.
Ce fut un grand honneur pour moi de partager pendant quatre ans et demie la vie des femmes et hommes de la division de lutte contre la cybercriminalité du service technique de recherches judiciaires et de documentation de la gendarmerie nationale. Ensemble nous l’avons transformée en un Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) avec le développement de nouveaux volets essentiels : la lutte contre les botnets et la diffusion des virus informatiques qui les forment, ainsi que la prospective et l’animation territoriale.
Il s’agissait d’être en mesure de prendre l’initiative sur une forme de plus en plus prégnante de l’expression de la cybercriminalité: ne pas se contenter d’attendre les plaintes des individus, des entreprises victimes de virus informatiques, mais aller au devant des phénomènes au moment où ils se mettent en place (j’ai parlé ici plusieurs fois de la façon dont se mettent en place les botnets, se propagent les virus). En réalité, il s’agit de transposer dans le monde numérique ce qu’on fait tous les jours en matière de prévention de la délinquance: collecte de renseignement, patrouilles, actions en flagrance et évidemment enquêtes judiciaires, coopération internationale, etc. Il y a encore beaucoup de travail et de progrès à faire dans ce domaine, mais nous avons fait de premiers grands pas. Cela s’est concrétisé par plusieurs enquêtes réussies, des actions de sensibilisation que nous avons nourri et soutenues (Stopransomware contre les rançongiciels, puis Antibot lancé récemment par le CECyF et nos partenaires). Parmi ces enquêtes certaines ont eu des résultats concrets y compris en France, dans le cadre d’une opération que nous coordonnions dans le cadre d’Europol. Il nous manque encore dans ce domaine la possibilité de réaliser des enquêtes sous pseudonyme, j’espère que ce sera rapidement le cas: beaucoup de ces infractions se préparent et s’organisent en ligne dans des espaces où les enquêtes doivent pouvoir se poursuivre.
Traiter de la prospective et de l’animation territoriale au sein du C3N c’est accompagner encore plus efficacement les unités de la gendarmerie qui partout en France œuvrent dans le domaine de l’investigation numérique: les enquêteurs de la gendarmerie épaulés par un réseau de 270 enquêteurs spécialisés (les enquêteurs NTECH) et 1600 correspondants en technologies numériques (les C-NTECH). Depuis le mois d’août 2014, nous analysons chaque mois de 2500 à 3000 dossiers traités par les unités de gendarmerie: pour comprendre ce qui est réellement traité par ces unités, ce que rapportent les victimes ou que détectent des enquêteurs, mais aussi pour réaliser des rapprochements et développer les outils pour faciliter le travail de nos enquêteurs. Et ce dispositif va continuer de s’adapter, notamment suite aux recommandations développées dans le Rapport sur la cybercriminalité remis en juin dernier aux ministres.
Bien entendu, l’activité du C3N se poursuit dans les autres champs d’activités illicites sur Internet dont les atteintes aux mineurs sur Internet ou encore – au travers du département informatique-électronique de l’IRCGN qui est associé au travail du C3N – dans l’innovation pour l’investigation technique numérique. Dans quelques semaines, l’ensemble du C3N sera installé dans les nouveaux locaux du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN) à Pontoise.
Demain matin – mais évidemment la prise de contact s’est faite voilà plusieurs semaines déjà – je rejoindrai donc un nouveau lieu de travail dans Paris et une nouvelle équipe en cours de construction. Le ministre de l’intérieur annonçait la nomination de ce Préfet en charge de la lutte contre les cybermenaces au mois de juin dernier, plus précisément chargé de coordonner la mise en œuvre d’un plan stratégique de lutte contre les cybermenaces.
Nommé en décembre 2014, le Préfet Jean-Yves Latournerie était interviewé voilà quelques jours par AEF et il expliquait qu’effectivement le moment était venu de créer au sein du ministère de l’intérieur un échelon stratégique sur la question des cybermenaces. Il s’agit de piloter la stratégie de l’ensemble des composantes du ministère de l’intérieur, non seulement dans la lutte contre la cybercriminalité, mais aussi pour la protection des intérêts vitaux de la Nation et la protection des systèmes de traitement automatisé de données du Ministère ou placés sous sa responsabilité. Ce travail doit se faire en lien avec l’ensemble des ministères et des partenaires externes de toute nature (industriels, académiques ou encore associatifs) qui contribuent à cette cybersécurité.
J’appréhende cette nouvelle mission avec une motivation indéfectible, et surtout une très forte reconnaissance pour toutes celles et ceux avec qui j’ai pu travailler, échanger, apprendre, dialoguer, inventer depuis 17 ans en France et à l’étranger contre la cybercriminalité et en particulier l’équipe qui m’accompagne depuis presque cinq ans. Je me réjouis de continuer à travailler au service d’une thématique majeure et qui me passionne, de rencontrer de nouveaux acteurs et de faire progresser le dialogue et la coopération dans ces domaines.
Bonne chance Eric et à tout bientôt ! pour la suite et la réussite des aventures…
Une belle mission. Félicitations Eric.
Toutes mes félicitations Eric, au plaisir d’échanger et de collaborer à nouveau dans le cadre de vos nouvelles attributions.
tous mes voeux de réussite dans cette nouvelle cybermission
A bientôt
j’espère , en tous cas au 13 mars ente remerciant pour ta participation
Bonne chance et bonne continuation Eric dans vos nouvelles fonctions
Les NTech ont un peu perdu leur père fondateur et guide spirituel (même si vous n’êtes finalement pas si loin et restez à l’écoute) 🙂
Vous avez permis la prise en compte et le développement de la lutte contre la cybercriminalité par la gendarmerie et tous ont à coeur de poursuivre sur la voie tracée. Il s’agissait d’une thématique que l’institution ne pouvait légitimement pas laisser passer vu les résultats obtenus toutes ces années.
Merci à vous pour votre investissement permanent (et dieu sait qu’il est important, ayant servi sous vos ordres directs ces dernières années à la DLCC nouvellement C3N).
En vous souhaitant une rapide adaptation à vos nouvelles fonctions (mais sans inquiétude pour cela) et surtout une pleine réussite dans les projets et missions que vous serez amené à piloter.
Nul doute que toute l’équipe de la DLCC et de l’INL ont du avoir plaisir à travailler avec toi, comme nous l’avons tous eu 🙂 Puis je sais que tu garderas toujours un œil bien veillant sur eux, toi « le papa » des Ntech.
A très vite …
Fé licitations Eric et beaucoup de satisfaction dans ces nouvelles fonctions.
A bientôt.
Félicitation pour cette nouvelle mission, et bon courage pour ces nouveaux challenges.
Amicalement,
-Franck
Felicitations, bien que je n’aie pas bossé avec vous j’ai apprécié vos actions. J’en profite pour
évoquer les « bien seuls » en province, où il y a aussi de quoi faire. pour ceux qui encore désirent rouler pour « Marianne » bien qu’étant à la retraite. Parfois , bien tristes devant le vide et l’obstruction faites par les autorités non formées, le second vide étant la coupure avec les
organismes de formation, qui n’assurent aucun lien avec les anciens des stagiaires. Ne croyez vous pas qu’il faudrait encore accepter des retraités dans vos organismes de formation, ?? après 12 stages au CFFSI (de l’ANSSI) sans suivi, on m’a expliqué que c’était terminé pour moi étant à la retraite…..
j’exerçais les fonctions de responsable micro d’un parc de 1200 machines au Centre Hospitalier de Mulhouse, malheurseusement « fonctionnaire civil »
Félicitations pour votre dévouement et technicité dans ce domaine.
Je suis un Fonctionnaire au BCN Interpol Kinshasa, un pays qui n’a pas d’arsenal juridique dans ce domaine, moins d’expert mais la population demeure victime du cybercriminalite en particulier. Au niveau des société s la situations est encorebplus grave. L’expertise de la France noussera très utiles à travers vous.